Nadal à gagner face à Puerta la finale de Roland-Garros:
Comantaires: Sophie Danger de Sporever
L’Espagnol Rafael Nadal remporte, dimanche, la finale hommes du tournoi de Roland-Garros en venant à bout, en quatre sets, de l’Argentin Mariano Puerta (6-7, 6-3, 6-1, 7-5). A 19 ans, le Majorquin devient le deuxième joueur après Wilander à remporter les Internationaux de France lors de sa première participation.
Il s’écroule. Les bras repliés sur la tête. Incrédule. A 19 ans, Rafael Nadal vient de remporter les Internationaux de France. Sa première finale de grand Chelem. Sa première participation Porte d’Auteuil. Le nouveau roi de la terre battue se relève et fonce vers la tribune officielle. Félicité par le roi et la reine d’Espagne, le jeune Majorquin saute dans les bras de son oncle et mentor, Toni, et de sa famille, revenue de Chine pour être à ses côtés en cette journée si importante.
Le petit prodige de Manacor est devenu grand ce dimanche. Après Monte-Carlo, Barcelone et Rome, le trublion espagnol s’offre donc Roland-Garros. Au nez et à la barbe de Mariano Puerta. Ou, plutôt, au nez et aux jambes de Mariano Puerta. Car, plus que n’importe quel coup d’orfèvre construit sur le Central, aujourd’hui, c’est la fraîcheur physique qui a, en grande part, fait la différence. Preuve en est cette interruption, dès le 4eme jeu de la première manche. Puerta, mené 3 à 1 par un Nadal superbe d’audace, est, une fois de plus mis en danger sur son service. La cuisse droite douloureuse, l’Argentin se dirige vers le banc, aussitôt suivi par un kiné. Un massage et quelques mots réconfortants plus tard, le natif de Buenos Aires, boitillant, repart au combat. Et sauve sa mise miraculeusement.
Cette entame de match, jusqu’à présent si souriante à Nadal, va désormais pencher du côté du 37eme joueur mondial. Revenu à 3-2, Puerta fait parler sa puissance, et multiplie les montées au filet. Une tactique inédite mais payante pour l'Argentin qui lui permettra, pour la première fois depuis le début de la rencontre, de breaker son adversaire avant de prendre l’ascendant. Le combat prendra une autre dimension entre un Puerta enfin libéré, qui installe son jeu, dicte sa loi et un Nadal remuant, présent qui, pour une fois, subi sans pouvoir, à chaque fois, répondre.
Mené 5 jeux à 6, 30-0 sur sa mise en jeu, Nadal n’abdique pas. L’Espagnol décide de jouer plus court et sauve son service. La première manche se réglera donc au tie-break et tournera en faveur de l’Argentin au bout de 72 minutes d’une éprouvante entrée en matière. Il faudra attendre le quatrième jeu de la deuxième manche pour que Nadal fasse, véritablement, la différence. Souvent poussé à la faute par les balles puissantes de son adversaire, le Majorquin, énergique, se procure trois balles de break. Puerta égalise à 40 partout. Avant que « Rafa » ne trouve la faille, profitant de la lassitude physique évidente d’un Puerta inégal. A 5-3, Nadal se procure une balle de set. Il lui faudrat attendre le jeu suivant pour remporter la mise et égaliser. Les deux duettistes sont à une manche partout.
Le troisième set sera plus expéditif. Vingt-six minutes seront suffisantes à Nadal pour boucler l’affaire 6-1 face à un Puerta désabusé, nerveux, en panne de jus qui multiplie les fautes et connaît des difficultés au service. Mais l’Argentin ne s’avoue pas vaincu. Et, pour la première fois de la rencontre, parvient à breaker Nadal d’entrée de jeu. Un avantage de courte durée. Les jeux se suivent, chacun remportant sa mise, chacun prenant le maximum de risques, l’un pour conclure, l’autre pour poursuivre l’aventure encore un manche.
Mené 4-3, un jeu blanc permet à Puerta d’égaliser de nouveau. Avant de réussir un deuxième break pour mener 4-5. C’était sans compter sur la volonté, hors norme, de Nadal. Jamais vaincu, couvrant, infatigablement, le terrain, l’Espagnol sauve trois balles de set et égalise à 5 partout. Les deux jeux suivant seront pour lui. Trois sets à un, Nadal s’effondre. A 19 ans, il succède à Wilander, seul joueur, avant lui, à avoir remporté le tournoi lors de sa première participation. Quatrième plus jeune joueur à s’imposer dans ce tournoi si convoité après Borg (1974, 18 ans), Wilander (1982, 17 ans) et Chang (1989, 17 ans).
Yes c'est un espagol.